Fantaisie pour violon alto et piano

La Fantaisie pour violon alto et piano est un hommage à Bartók et Ravel, ces deux héros et pionniers si opposés de la musique moderne à ses débuts. Au niveau esthétique, cette époque est pour moi la plus intéressante et la plus riche de l’histoire de la musique récente – de l’Oiseau de feu de Stravinsky au Concerto pour la main gauche de Ravel. Je suis d’avis que cette esthétique a pris fin bien trop tôt avec la révolution du dodécaphonisme : la musique nouvelle, à force, est devenue étrangère à ses auditeurs, de même que la poésie moderne ne trouve plus aucun lecteur. Heureusement, à l’époque post-moderne, tout est possible, même un morceau comme celui-ci qui se comporte comme si Schönberg n’avait jamais existé. Alors que le premier thème, grave, s’inspire de Bartók, et que le troisième, brillant et pétillant, de Ravel, le deuxième thème, mélancolique, est même empreint de romantisme tardif, mais de toute façon, comment la mélancolie pourrait-elle sonner autrement que romantique ? Et comme Bartók est souvent trop sinistre pour moi, ce n’est pas lui qui a le dernier mot dans ma Fantaisie. Après des passages élégiaques, dramatiques et nostalgiques, le morceau s’achève justement dans ce bonheur allègre que j’associe bel et bien à la musique et à la vie. La première interprétation de la Fantaisie a eu lieu le 26 juin 1994 dans le forum des jeunes compositeurs de Hambourg, avec Hanno Felthause à l’alto, qui l’a merveilleusement jouée. Heureusement, il en existe un enregistrement que vous pouvez écouter ici.

Parution hiver 2017

Prix: 
19,90 Euro